Pour faire un point, éclairer davantage ce qui l’a été.

Carte 1 (en haut à gauche) – La première carte représente Vous et ce que vous apportez à la relation – ou l’enseignement que vous pouvez en tirer

OTT 57 : L'intelligence
OTT 57 : L’intelligence

Rabia et l’énigme de l’aiguille perdue

Nous sommes nés pour être heureux, c’est notre droit de naissance; mais les hommes sont si fous qu’ils ne réclament même pas ce droit. Ils sont beaucoup plus intéressés par ce que les autres possèdent et ils se mettent à courir après ces choses. Ils ne regardent jamais à l’intérieur d’eux-mêmes, ils ne cherchent jamais dans leur propre maison.
Une personne intelligente commencera sa quête depuis son être intérieur, ce sera sa première exploration; car à moins que je ne sache ce qui est à l’intérieur de moi, comment puis-je chercher à travers le monde ? Le monde est si grand. Ceux qui ont regardé à l’intérieur ont trouvé instantanément, immédiatement. Il ne s’agit pas d’une avancée progressive, c’est un phénomène soudain, une soudaine illumination.
J’ai entendu parler d’une femme soufi, une grande mystique, Rabia Al-Adawia.
Un soir on la trouva assise sur la route en train de chercher quelque chose. C’était une vieille femme, sa vue était faible, elle voyait mal, ses voisins vinrent donc l’aider.
« Que cherches-tu ? » lui demandèrent-ils.
Rabia leur répondit: « Cette question est hors de propos. Je cherche. Si vous pouvez m’aider, aidez-moi ».
Ils rirent et lui dirent: « Rabia, es-tu devenue folle ? Tu dis que notre question est hors de propos mais si nous ne savons pas ce que tu cherches comment pourrons-nous t’aider ? »
« D’accord » leur dit Rabia « juste pour vous faire plaisir, je cherche une aiguille, j’ai perdu mon aiguille ».
Ils commencèrent à l’aider mais ils réalisèrent immédiatement que la rue était grande et qu’une aiguille était une chose minuscule aussi il demandèrent à Rabia: « Je t’en prie, dis-nous où tu l’as perdue ».
« L’endroit exact, précis, sinon c’est difficile, la route est grande et l’on pourrait chercher éternellement. Où l’as-tu perdue ? »
Rabia leur dit: « De nouveau vous posez une question sans objet. Quel rapport y a t-il avec ma recherche ? »
Ils s’arrêtèrent et lui dirent: « Tu es certainement devenue folle ! »
« Bon, d’accord, juste pour vous faire plaisir » leur dit Rabia « je l’ai perdue dans ma maison ».
« Mais alors pourquoi nous fais-tu chercher ici ? » Et l’on dit que Rabia répondit: « Parce qu’ici il y a de la lumière et qu’il n’y en a pas à l’intérieur ». Le soleil se couchait et sur la route, il y avait encore une lueur.
Cette parabole a une grande signification. Vous êtes-vous demandé ce que vous cherchiez ? En avez-vous fait l’objet d’une profonde méditation; de savoir ce que vous cherchiez ? Non, même si en de rares moments, des moments de rêve, vous avez l’intuition de ce que vous cherchez, ce n’est jamais ni précis ni exact; vous ne l’avez pas encore défini.
Si vous tenter de le définir, plus vous le définirez et plus vous sentirez qu’il n’est pas nécessaire de le chercher. La quête ne peut se poursuivre que si vous êtes dans l’imprécision ou dans un état de rêve; lorsque les choses ne sont pas claires vous continuez tout simplement à chercher. Tiré par une pulsion intérieure, poussé par une sorte d’urgence intérieure, vous ne savez qu’une chose, vous avez besoin de chercher !
C’est un besoin intérieur, mais vous ne savez pas ce que vous recherchez et à moins que vous ne sachiez ce que vous cherchez comment pouvez-vous le trouver ? C’est vague; vous pensez que c’est l’argent, le pouvoir, le prestige, la respectabilité, mais vous voyez des gens respectables ou puissants qui cherchent eux aussi. Vous voyez des gens immensément riches, ils cherchent aussi, ils cherchent jusqu’à la fin de leur vie. Donc la richesse n’avance à rien, le pouvoir non plus et la quête continue malgré tout ce que vous avez.
Il faut peut-être rechercher autre chose. Ces noms, ces étiquettes: argent, pouvoir, prestige ne servent qu’à satisfaire votre mental, ils vous permettent seulement de prendre conscience que vous êtes en quête de quelque chose; que quelque chose est encore indéfini, une sensation très vague.
La première des choses pour le vrai chercheur, celui qui est un peu alerte, conscient, c’est de définir la recherche; formuler un concept très précis de l’objet de la recherche, de ce que c’est, de le faire émerger de la conscience endormie, de le regarder directement, de lui faire face. Immédiatement une transformation se produit. Si vous commencez à définir l’objet de la recherche, son intérêt disparaît. Plus il se précise, moins il est présent. Lorsque l’on sait clairement de quoi il s’agit, il disparaît soudain. Il n’existe que lorsque vous n’êtes pas attentif.
Il faut le répéter, la quête n’existe que lorsque vous êtes endormi, la quête n’existe que si vous n’êtes pas conscient. L’inconscience crée la recherche.
Oui, Rabia a raison; à l’intérieur il n’y a pas de lumière et parce qu’il n’y a pas de lumière et pas de conscience à l’intérieur, bien sûr vous cherchez à l’extérieur, parce qu’à l’extérieur ça semble plus clair.
Tous nos sens sont tournés vers l’extérieur. Les yeux s’ouvrent au dehors, les mains bougent et se tendent vers l’extérieur, les jambes vous mènent vers l’extérieur, les oreilles captent les bruits et les sons de l’extérieur. Tout ce qui vous est utile s’ouvre sur l’extérieur; les cinq sens fonctionnent de manière extravertie. Vous commencez à chercher là où vous voyez, sentez, touchez; la lumière des sens brille à l’extérieur et le chercheur est à l’intérieur.
Cette dichotomie doit être bien comprise, le chercheur est à l’intérieur mais parce que la lumière est à l’extérieur, le chercheur commence de manière ambitieuse en cherchant à l’extérieur à trouver quelque chose qui le satisfasse. Cela n’arrivera jamais, ce n’est jamais arrivé. Cela ne peut pas se produire dans la nature des choses, car à moins de trouver le chercheur, votre quête ne signifie rien. À moins que vous ne parveniez à connaître qui vous êtes, tout ce que vous recherchez est futile car vous ne connaissez pas le chercheur. Sans connaître le chercheur comment pouvez-vous aller dans la dimension juste, dans la bonne direction ? C’est impossible.
Une première chose doit être considérée; si toute recherche est arrêtée et que vous prenez soudain conscience qu’il n’y a maintenant qu’une seule chose à connaître: « Qui est le chercheur en moi ? Quelle est l’énergie qui désire chercher ? Qui suis-je ? » Alors il y a transformation et soudain toutes les valeurs changent. Vous commencez à vous tourner vers l’intérieur, alors Rabia n’est plus assise sur la route cherchant une aiguille perdue quelque part dans l’obscurité de se propre âme intérieure.
Une fois que vous avez commencé à vous tourner vers l’intérieur… Au début c’est très sombre, Rabia a raison, c’est très, très sombre, parce que durant de nombreuses vies vous n’êtes jamais rentré à l’intérieur, vos yeux se sont focalisés sur le monde extérieur.
Avez-vous observé que parfois lorsque vous venez de la route qui est ensoleillée et brillamment éclairée, lorsque soudain vous rentrez dans la maison il fait très sombre, parce que vos yeux sont focalisés sur la lumière extérieure. Lorsqu’il y a beaucoup de lumière les pupilles se rétrécissent; dans l’obscurité les yeux se détendent. Mais si vous vous asseyez un instant, petit à petit l’obscurité disparaît, il y a plus de lumière, vos yeux s’adaptent.
Durant de nombreuses vies vous avez été dehors sous un soleil brûlant, dans le monde et lorsque vous vous tourner vers l’intérieur, vous avez complètement oublié comment réajuster vos yeux. La méditation n’est rien d’autre qu’un réajustement de votre vision, de vos yeux. Et si vous continuez à regarder à l’intérieur, cela prend du temps, lentement, progressivement, vous commencez à y découvrir une splendide lumière. Mais ce n’est pas une lumière agressive, ce n’est pas comme le soleil mais davantage comme la lune. Elle n’est pas aveuglante ni éblouissante, elle est très douce; elle n’est pas chaude, elle est très compatissante, très apaisante, c’est un baume.
Petit à petit lorsque vous vous êtes adapté à la lumière intérieure, vous découvrez que vous en êtes vous-même la source. Le chercheur est le « cherché ». Alors vous découvrirez que le trésor est en vous et que le seul problème était que vous le cherchiez à l’extérieur. Vous le cherchiez quelque part à l’extérieur et il a toujours été là, en vous. Vous cherchiez dans une mauvaise direction, c’est tout !

Carte 2 (en haut à droite) – La deuxième carte représente l´Autre personne et ce qu´il ou elle apporte à la relation

OTT 50 : La compassion
OTT 50 : La compassion

Jésus et les changeurs d’argent.

Les gens viennent me voir pour me demander: « Qu’est-ce qui est juste et qu’est-ce qui est faux ? » Je réponds: la conscience est juste et le fait d’être inconscient est faux. Je ne qualifie pas les actions de mauvaises ou de bonnes, je ne dis pas que la violence est mauvaise, parfois la violence peut être juste. Je ne dis pas que l’amour est juste, parfois l’amour peut être mauvais. L’amour peut s’adresser à la mauvaise personne, l’amour peut cacher une mauvaise intention. Quelqu’un aime son pays, mais alors c’est mauvais car le nationalisme est une malédiction. Quelqu’un aime sa religion mais il peut tuer, il peut assassiner, il peut brûler les temples des autres.
L’amour n’est pas toujours juste ni la colère toujours mauvaise.

Alors qu’est-ce qui est juste et qu’est-ce qui est faux ? Pour moi, la conscience est juste. Si vous êtes en colère et pleinement conscient alors la colère est juste et si vous êtes amoureux sans être conscient, alors l’amour lui-même n’est pas juste.
Ainsi faites en sorte d’être conscients dans chacun de vos actes, dans chacune de vos pensées, dans chacun de vos rêves. Laissez cette qualité de conscience pénétrer de plus en plus dans votre être. Soyez inondés par la conscience et alors tout ce que vous faites devient vertu, tout ce que vous faites est bon et devient une bénédiction pour vous et le monde dans lequel vous vivez.

Carte 3 (en bas à gauche) – La troisième carte représente la dynamique de la relation – la qualité ou le goût de cette interaction entre vous deux

OTT 22 : Le coeur fou
OTT 22 : Le coeur fou

La folle sagesse de Saint François d’Assise

Le cœur a ses raisons que la raison ne peut pas comprendre. Le cœur a sa propre dimension d’être qui est complètement obscure pour le mental; il est plus élevé et plus profond que le mental, au-delà de sa portée.
Cela semble fou, l’amour semble toujours fou parce que l’amour n’est pas fonctionnel. Le mental est fonctionnel. Il utilise tout pour autre chose, ce qui est la signification même d’être fonctionnel. Le mental est résolu, dirigé vers son but, il transforme tout en moyens et l’amour ne peut pas se transformer en moyen, voilà le problème. L’amour est le but en soi.

Les fous ont toujours une sagesse subtile et les sages agissent toujours comme des fous.
Dans les temps anciens tous les grands empereurs avaient toujours un fou à la cour. Ils avaient de nombreux sages, conseillers, ministres et premiers ministres, mais toujours un fou. Pourquoi ? Parce qu’il y a des choses que les prétendus sages ne sont pas à même de comprendre; que seul un fou peut comprendre. Car les soi-disant sages sont si idiots que leur ruse et leur intelligence leur obscurcit l’esprit.
Un fou est simple et était nécessaire, car souvent les prétendus sages ne disaient rien par peur de l’empereur. Un fou n’a peur de personne, il parle quelles qu’en soient les conséquences. C’est ainsi qu’agit le fou, simplement, sans penser au résultat. Un homme intelligent pense toujours d’abord au résultat et agit ensuite. D’abord vient la pensée, puis l’action. Un fou agit; la pensée ne vient jamais en premier.
Chaque fois qu’un être réalise l’ultime, il n’est pas comme vos sages, il ne peut pas l’être; il peut ressembler à vos fous mais il ne peut ressembler à vos sages.
Lorsque saint François fut illuminé il prit coutume de se nommer « le fou de Dieu ». Le Pape était un homme sage et lorsque saint François alla le voir, même le Pape pensa que cet homme était devenu fou. Il était intelligent, calculateur, habile; autrement comment aurait-il pu être Pape ? Pour devenir Pape l’on doit passer par la politique. Devenir Pape nécessite de la diplomatie, de la compétition agressive afin d’écarter les autres, les utiliser comme des marches et les jeter ensuite. C’est de la politique… parce qu’un Pape est un chef politique. La religion est secondaire ou même inexistante. Comment un homme religieux pourrait-il se battre et être agressif pour un poste ? Ce sont seulement des politiciens.

Saint François vint voir le Pape et le Pape pensa que cet homme était un fou. Mais les arbres, les oiseaux et les poissons pensaient différemment. Lorsque saint François allait à la rivière les poissons sautaient pour célébrer sa venue. Des milliers de gens ont été témoin de ce phénomène; des millions de poissons sautaient ensemble, toute la rivière disparaissait sous les sauts des poissons. Saint François venait et les poissons étaient heureux. Et partout où il allait les oiseaux le suivaient, venaient se poser sur sa jambe, sur son corps, sur son genou. Ils comprenaient ce fou mieux que le Pape. Même les arbres devenus secs et qui allaient mourir reverdissaient et fleurissaient à nouveau si saint François s’en approchait. Ces arbres avaient compris que ce fou n’était pas un fou ordinaire. C’était le fou de Dieu.
Laissez-moi vous rappeler un événement de la vie de Jésus. Un jour il prit un fouet et entra dans le grand temple de Jérusalem. Un fouet dans la main de Jésus ? C’est le sens de la parole de Bouddha: « Une main sans blessures peut manier le poison ». Oui, Jésus peut manier un fouet sans problème; le fouet ne peut pas le dominer. Il reste alerte, à la mesure de sa conscience.
Le grand temple de Jérusalem était devenu une caverne de voleurs. Il y avait dans le temple des changeurs d’argent qui exploitaient tout le pays. Jésus pénétra seul dans le temple et renversa les tables des changeurs, jeta leur argent et créa un tel tumulte que les changeurs s’enfuirent hors du temple. Ils étaient nombreux et Jésus était seul, mais il était dans une telle colère, animé d’un tel feu !

Cela a posé un problème aux chrétiens. Comment expliquer cela ? Car tout leur effort est de prouver que Jésus est une colombe, un symbole de paix. Comment a t-il pu manier un fouet ? Comment a t’il pu se mettre dans une telle colère, une telle fureur au point de renverser les tables des changeurs et de jeter les marchands hors du temple ? Il devait vraiment être en fureur, sinon, il était seul… il aurait pu être ceinturé.
Son énergie devait être celle d’une irrésistible tempête, ils ne pouvaient pas lui résister. Les prêtres et les changeurs, tous s’enfuirent en criant: « Cet homme est devenu fou ! »

Les chrétiens évitent cette histoire. Ce n’est pas la peine de l’éviter si vous comprenez que Jésus est absolument innocent ! Il n’est pas en colère, il est dans la compassion; il n’est pas violent, il n’est pas destructeur, il est dans l’amour. Le fouet dans ses mains est un fouet dans les mains de l’amour et de la compassion.
Un homme conscient agit en conscience, de ce fait il n’y a pas à avoir de repentir; son acte est total. Une des beautés de l’action totale est qu’elle ne crée pas de Karma, elle ne crée rien et ne laisse aucune trace sur vous. C’est comme écrire sur l’eau; vous n’avez même pas terminé… que tout a disparu. Ce n’est même pas comme écrire sur le sable, car cela pourrait rester quelques heures si le vent ne se lève pas, c’est écrire sur l’eau.

Si vous pouvez être totalement alertes, alors il n’y a pas de problème, vous pouvez manipuler du poison et le poison agira comme un remède. Dans les mains du sage le poison devient remède, dans les mains du fou, même le remède, même le nectar va forcément devenir du poison. Si vous agissez dans l’innocence, non à travers la connaissance mais avec l’innocence de l’enfant, il ne pourra rien vous arriver de mauvais, parce que ça ne laisse pas de trace. Vous restez libres de vos actes, vous vivez totalement et aucun acte n’est pour vous un fardeau.

Carte 4 (en bas à droite) – La quatrième et dernière carte représente la prise de conscience éclairée de cette relation – et contient la clé de son plus haut potentiel.

OTT 36 : Les portes de l'enfer
OTT 36 : Les portes de l’enfer

La fierté du Samouraï

Le paradis et l’enfer ne sont pas des lieux géographiques, ils sont psychologiques, ils sont votre psychologie. Le paradis et l’enfer ne se situent pas à la fin de votre vie, ils sont ici et maintenant. A chaque instant la porte s’ouvre, à chaque instant vous hésitez entre paradis et enfer. C’est une question d’instant en instant, c’est une question d’urgence; d’un instant à l’autre vous pouvez passer de l’enfer au paradis et du paradis à l’enfer.
Le paradis et l’enfer sont en vous; leurs portes sont très proches l’une de l’autre; avec la main droite vous pouvez en ouvrir une et avec la main gauche vous pouvez en ouvrir une autre. D’un simple changement du mental, votre être est transformé et vous passez de l’enfer au paradis et du paradis à l’enfer. Chaque fois que vous agissez inconsciemment, sans vigilance, vous êtes en enfer; chaque fois que vous êtes alerte et agissez en pleine conscience, vous êtes au paradis.

Le maître zen Hakuin est l’un des rares joyaux de l’humanité. Un guerrier vint le voir; un samouraï, un grand soldat, il lui demanda: « Y a t’il un paradis ? Y a t’il un enfer ? Si le paradis et l’enfer existent où sont les portes ? Par où puis-je entrer ? Comment puis-je faire pour éviter l’enfer et choisir le paradis ? » C’est un guerrier simple, le guerrier est toujours simple, sinon il ne pourrait pas être un guerrier. Un guerrier ne connaît que deux choses; la vie et la mort. Il risque sa vie en permanence, il la met toujours en jeu; c’est un homme simple. Il n’était pas venu pour apprendre une quelconque doctrine, il voulait simplement savoir où se trouvaient les portes afin d’éviter l’enfer et entrer au paradis.
Hakuin répondit de la manière que seul un guerrier pouvait comprendre; que fit Hakuin, il dit: « Qui es-tu ? ».
Le guerrier répondit: « Je suis un samouraï ». Au Japon être un samouraï est une chose dont on est fier. Cela veut dire être un parfait guerrier, un homme qui n’hésite pas un seul instant à donner sa vie. Pour lui vie et mort ne sont qu’un jeu. « Je suis un samouraï, je suis un chef de samouraïs, même l’Empereur me respecte ».
Hakuin se mit à rire et dit: « Toi un guerrier ? Tu as plutôt l’air d’un mendiant ». L’orgueil du samouraï fut profondément blessé, son ego rabaissé. Oubliant pourquoi il était venu, il sortit son épée et était sur le point de tuer Hakuin. Il avait oublié qu’il était venu vers ce maître pour demander où se trouve la porte du paradis; pour demander où se trouve la porte de l’enfer.
Hakuin rit encore et lui dit: « Voilà la porte de l’enfer. Avec cette épée, cette colère, cet ego, là s’ouvre la porte ». C’est le langage qu’un guerrier peut comprendre; immédiatement le samouraï comprit. Voilà la porte, il rengaina son épée… et Hakuin ajouta: « Là s’ouvre la porte du paradis ».

Le paradis et l’enfer sont en vous, les deux portes sont en vous. Lorsque vous agissez inconsciemment, là est la porte de l’enfer; lorsque vous êtes alerte et conscient, là est la porte du paradis.
Qu’est-il arrivé à ce samouraï ? Était-il conscient lorsqu’il était sur le point de tuer Hakuin ? Était-il conscient de ce qu’il allait faire ? Était-il conscient des raisons qui l’avaient conduit là ? Toute conscience avait disparu. Lorsque l’ego prend le pouvoir vous ne pouvez plus être conscient. L’ego c’est la drogue, le poison qui vous rend complètement inconscient. Vous agissez, mais l’action vient de l’inconscient, non de votre conscience et chaque fois que vous agissez inconsciemment la porte de l’enfer est ouverte. Quoi que vous fassiez, si vous n’êtes pas conscient de ce que vous faites, la porte de l’enfer s’ouvre. Immédiatement le samouraï devint vigilant.

Je m’étonne de retrouver deux cartes de mon dernier tirage dans celui-ci. Enfin, je m’étonne… pas tant que ça.
Amusant de constater l’écho à mes mots du jour que constitue la troisième carte.
Je suis toujours dans la dynamique de de demander si les cartes montrent ce qui existe objectivement, les possibles ou si elles ne sont que le reflet de mes projections, souhaits, peurs… Ce qui est ou ce que je suis ?